Mémoires d'un paysan bas
breton
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port)
Mémoires d'un Paysan
Bas-Breton
Jean-Marie Déguignet
(1834-1905) pour le
commander
Publiées en partie dans la « Revue de
Paris » en 1905, et dans le Bulletin de la
Société Archéologique du
Finistère en 1963, les mémoires de
Jean-Marie Déguignet sont enfin disponibles dans
une version non édulcorée. Ce fils de
journalier agricole du fin fond de la Bretagne
bretonnante nous a en effet laissé un
témoignage exceptionnel sur la
société du XIX° siècle. Tour
à tour mendiant, vacher, soldat, sergent,
cultivateur, assureur, débitant de tabac,
miséreux, Déguignet nous apporte une vision
décapante de la Bretagne du siècle dernier,
mais aussi de l'armée impériale à
travers les campagnes de Crimée, d'Italie,
d'Algérie et du Mexique. J.-M. Déguignet a
perdu la foi lors d'un voyage à Jérusalem
anticlérical, pourfendeur du conservatisme, de la
routine, sensible aux thèses anarchistes et
révolutionnaires, il s'est retrouvé en
porte-à-faux par rapport à la
société de son temps.
Ce journal d'un écorché vif irrite
parfois par ses outrances, mais le propos de l'auteur est
incisif, son récit extrêmement alerte, sa
vie se lit comme un roman d'aventure. Sa grande
qualité est indéniablement la
sincérité. Sa vision critique de
l'âge d'or de la société rurale
bretonne remet en cause beaucoup d'idées
reçues. Mais loin d'être un marginal,
Déguignet apparaît aujourd'hui comme le
prophète de la destruction des
sociétés traditionnelles.
- 1834 Naissance à Guengat (29), « Je
vins au monde dans de biens tristes conditions.
»
- 1844 Mendiant à
Ergué-Gabéric, «J'étais si
petit, Si maigre, Si triste que les fermières
avaient pitié de moi. »
- 1851 Vacher à Kerfeunteun, «J'avais
appris à lire et à écrire sans
maître. »
- 1854 Service militaire à Lorient, « Ce
milieu ou presque personne ne savait lire ou
même parler un mot de français.
»
- 1855 Guerre de Crimée, « La mitraille
qui passait comme grêle au- dessus de nos
têtes. »
- 1856 Jérusalem, « Je ne voyais plus
les choses avec les yeux de la foi aveuglante et
abrutissante. »
- 1859 Guerre d'Italie, « Grande bataille,
grande victoire ! signé Napoléon
empereur »
- 1861 Guerre de Kabylie, « Les Kabyles comme
les Bretons, ne se seront jamais soumis à leurs
vainqueurs. »
- 1866 Guerre du Mexique, « Cette ignoble et
criminelle intervention. »
- 1868 Cultivateur à Ergué-Armel,
« Des compliments tous les jours par les gens qui
venaient voir la ferme. »
- 1877 Républicain, « Vive la
république ! A bas la calotte ! »
- 1883 Chassé de sa ferme, « Je vous
engraisse depuis quinze ans... et vous me chassez !
»
- 1888 Débitant de Tabac à Pluguffan,
« Le franc-maçon, le républicain
rouge, le valet du diable. »
- 1892 Miséreux à Quimper, « Rien
que des haillons pour couvrir mon vieux corps meurtri,
usé et décharné. »
- 1897 Écrit ses Mémoires, «
Cette petite plume qui, dit-on, est parfois plus
dangereuse qu une épée. »
- 1902 Séjour à l'hôpital
psychiatrique, « Officiellement exclu de la
société, mis au ban des hommes de
l'humanité. »
- 1904 Publication à Paris, « J 'ai vu
mon nom briller au milieu des
célébrités littéraires.
»
- 1905 Décède face à l'hospice,
« Je proteste contre toute intervention des
prêtres autour de mon cadavre. »
Introduction
Tout a commencé en 1979 : l'association de
recherches historiques Arkae s'est attelée
à créer un fond d'archives de la commune
d'Ergué-Gabéric, aux portes de Quimper. De
2 500 habitants en 1962, cette commune dépasse les
7 000 en cette fin de siècle. Il y avait urgence
à collecter la mémoire d'une
communauté ou l'autochtone était devenu
minorité.
Le plus facile était d'inventorier les quelques
études sur la commune ou les gens illustres qui en
sont issus le Bulletin de la Société
Archéologique du Finistère apparaissait
comme la voie ducale pour ces premiers pas dans les
chemins creux de la mémoire collective. Et c'est
là, à la page 83 d'un tome grisâtre
et peu engageant, portant le millésime 1963, que
Louis Ogès nous fait découvrir un "humble
bouquet de fleurs ancestrales, nées de l'âme
populaire de la Cornouaille bretonne" :
cinquante pages de contes et légendes. Rien de
plus banal, me direz-vous, dans notre Bretagne
bretonnante, mais d'entrée, notre Déguignet
détonne: "Les conteurs se sont moqués des
savants... pour un verre d'eau-de-vie, conteurs et
conteuses inventaient des légendes issues de leur
seule imagination". Le ton est donné: Louis
Ogès nous apprend que ce personnage aux opinions
aussi tranchées a écrit le récit de
sa vie avec cette même verve caustique, et ceci en
26 cahiers de 100 pages. C'en est trop! Après la
délectation de la découverte venait le
temps des nuits blanches: où étaient donc
passés ces manuscrits sulfureux?
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